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Histoire de Saleich

De la préhistoire aux premiers siècles de notre ère

Les grottes de Lespugue et de Chac ont abrité  les premiers habitants de Saleich pendant la période néolithique (âge de la pierre polie). 

Grotte de Chac : Située sur le versant Sud du Mont de Chac, à 250 mètre du hameau de Montégut, cette grotte fut longuement habitée par nos ancêtres du Néolithique; Elle figure sur la liste officielle des espaces protégés des Pyrénées avec un statut de « site classé ». 

Avant l’arrivée des romains, on note la présence de population originaire de la vallée de l’Ebre à partir du Vème siècle. Les ibères, peuple agro-pastoral répand sa langue dans le piedmont pyrénéen. Les cultes ibères vont progressivement se marier avec ceux des romains dont les traces subsistent toujours (à Castelbiague autel votif gallo-romain). 

 

Époque féodale 

 Dès le XIIème siècle, intégré au comté de Comminges, Saleich faisait partie des possessions de la seigneurie d’Aspet qui allait devenir une puissante baronnie commingeoise englobant 26 localités réparties sur un territoire dans le massif d’Arbas et son prolongement ariégeois constituait l’épine dorsale. 

Le château seigneurial de saleich ou « château du comte » aujourd’hui en ruine fut détruit au XIIIème siècle durant la croisades des albigeois. 

Une enquête auprès son diocèse commandée par le cardinal de Lautrec en 1387 permet de connaitre avec précision le revenu des paroisses à cette période. Saleich fait partie avec celle d’Aspet des plus prospères. Les revenus principaux étaient la production de céréales  (blé, seigle, millet, avoine) et la production bovine (vache, mouton, porc). La culture de la vigne était cependant assez limitée. 

 

Saleich au temps de François Ier et les guerres de religions 

Lors des guerres de religions au début du XVIème siècle, une période de troubles s’engage à Saleich car les deux barons d’Aspet Thomas de Foix, Maréchal de Lescun et Odet de Foix Maréchal de Lautrec meurent durant les guerres d’Italie. Leur éloignement et leur décès créèrent des rivalités familiales et des procès sans fin engagés par les héritiers potentiels. Les guerres de religions ravagent le royaume durant la deuxième moitié du XVIème siècle et Saleich n’en ’est pas exempt. Les habitants de Saleich se sont mis à contribuer pour assurer l’entretien d’une garnison d’arquebusier à St Girons et St Lizier. Fin Juillet 1569, ils assistèrent au passage des troupes d'Huguenot de Montgomery marqué par des incendies et des pillages. Ce climat d’insécurité se prolonge pendant 20 ans, si les catholique reprirent la protection du village ils en firent payer le prix au habitants. Cet épisode lugubre prend fin durant les premières année du règne d’Henri qui cherchera à penser les plaies de 40 ans de guerres civiles. 

Au début du XVIIème siècle, la menace d’un effondrement du mur de l’église et d’une partie de la voute pousse à la mise en place de travaux important pour remettre en état l’édifice. Les travaux sont confiés à deux maîtres charpentiers de St Girons. 

Durant les deux siècles suivants, la population connait une augmentation régulière et nécessite la mise en place de cultures plus importantes mais également d’ingénieux systèmes d’irrigations dont subsistent encore quelques vestiges. Les habitants développent des productions traditionnelles (Blé, Seigle, lin, vigne) et de l’élevage (vaches et moutons). Pour répondre aux besoins des habitants, sept moulins tournaient. Parmi ces derniers, il reste aujourd’hui des ruines, des « gourgs » et leurs cascades très fréquentées par des pêcheurs de truite. Malgré les ressources du village, les habitants de Saleich peinent à se nourrir correctement. 

 

Saleich pendant la Révolution 

Comme tout le monde le sait, la Révolution voit se mettre en place de nouvelles structures administratives et la déconstruction de ce que les historiens nommeront plus tard: l’Ancien Régime. L’instauration d’un conseil général de la commune et la suppression de l’évêché de comminges et la mise en vente des biens d’église déstabilisent grandement la vie locale. Certains, comme l’abbé d’Argos décident de refuser de prêter serment et sont suspendus de leur fonction pour être remplacés par un prêtre dit « constitutionnel ». Pour faire face à la coalition étrangère durant la guerre (1792 – 1802), la Convention recourt à une levée massive d’hommes et des réquisitions de toute nature. De plus, la situation devient catastrophique suite à de mauvaises récoltes absorbées par les réquisitions militaires. Les premiers mois de l’année 1794 sont marqués par la Terreur. La Chapelle de Vallatès est mise à sac par des agents révolutionnaires en provenance de Saint-Gaudens. La prolongation d’une situation économique désastreuse et le climat de suspicion général engendrés par les « comités de surveillance communaux » fait naître un mécontentement profond que va exploiter le parti royaliste, à l’origine de l’insurrection qui secoua la région durant l’été 1799. A terminer 

 

La vie à Saleich du Premier Empire à 1870

Le développement de l'administration napoléonienne nous livre des informations sur la succession des maires. Plusieurs documents attestent des arrêtés pris par ces représentants sur différents thèmes : Lois et règlements de police, Anniversaire de l'Empereur, séances de conseils municipaux. Il est intéressant de préciser la situation de la communes en 1819. Saleich possédait en effet une population de 1368 habitants avec trois "écoles d'enseignement mutuel" accueillant 89 élèves. La rémunération des instituteurs était à la charge des parents. A titre d'exemple un des maître se faisait payer à raison d'un demi-hectolitre de blé par an et par enfant. En été la fréquentation de l'école était partielle à cause des travaux agricoles. 

Sous le règne de Louis Philippe Urau jusque là rattaché à Saleich essaie de prendre son indépendance par l'intermédiaire d'une pétition examinée lors d'une réunion extraordinaire du Conseil municipal de Saleich en 1831. En 1837 une nouvelle réunion prend place suite à une réclamation des électeurs d'Urau tendant à diviser les électeurs de la commune en deux sections. Le conseil décide que la pétition d'Urau doit être repoussée en avançant l'argument d'une perturbation dans le conseil municipal dans un "esprit de haine et d'animosité". 

Sous la seconde république et le second Empire 

Cette période est profondément marquée par une épidémie de Choléra en octobre/Novembre 1854 entraînant une chute drastique de la population. Elle provoqua en quelques semaines la mort d'une centaine de personnes. "Le journal de Saint Gaudens" rapporte dans son numéro d'octobre 1854 que "la commune où l'épidémie sévit le plus est celle de Saleich. Elle ne compte pas moins de 75 décès. L'épidémie se complique de fièvre typhoïde. (..) La désolation des habitants est telle  que Mr le Sous Préfet a dû les visiter à nouveau, accompagné du Dr Dore, médecin des épidémies, pour distribuer des secours aux malheureux et porter à quatre le nombre de Soeurs qui donnent des soins aux malades."

Face aux épidémies et l'accroissement rapide de la population certains vont faire le choix du départ vers les villes ou pour les plus audacieux vers le "Nouveaux Monde". Il est intéressant de relever que la liste de passagers embarqués à Bordeaux le 24 Octobre 1960 en direction de la Nouvelle Orléans indique la présence de 10 Saleichois parmi les 87 passagers venant des Pyrénées. 

Saleich sous la IIIème et IVème République

Les moulins de Saleich de 1870 à 1950. C'est dans la première moitié du XIXème siècle que l'activité des moulins atteint son apogée, faisant partie alors du quartier de "eras molos" l'un des plus animé de Montégut. Le déclin démographique entraîne une baisse de leur activité après la Première Guerre Mondiale. 

Le XXème siècle est marqué par la mise en place de trois réalisations majeures marquant un changement dans  la vie quotidienne des habitants. Les quartiers se dotent d'une borne-fontaines assurant la fourniture d'eau potable pour les besoins domestiques et le remplissage des abreuvoirs pour les bestiaux. L'extension du réseau aux installations individuelles n'intervient qu'en 1952. En 1911 la première cabine téléphonique est installée chez M. J.M. Cante épicier au quartier de l'Eglise. Une indemnisation de 50 francs était prévue pour le gérant, chargé occasionnellement de la transmission des messages. Enfin en 1922 la fourniture d'énergie électrique arrive sur le territoire communal tant pour un usage public que privée.